Mise à jour le 27.03.2025
Emmanuel Davila

Dimitri Milbrun, un artiste dionysien exposé au Palais de Tokyo

Dimitri Milbrun assis devant l'une de ses œuvres.
Crédits
© Dimitri Milbrun
Originaire de Saint-Denis et professeur à l’école d’arts plastiques Gustave-Courbet, Dimitri Milbrun participe jusqu’au 11 mai à l’exposition collective « Joie Collective – Apprendre à flamboyer ! », au Palais de Tokyo, à Paris (16e arrondissement).

Dimitri Milbrun ne quitte jamais Saint-Denis très longtemps. Quelques années après sa naissance à l’hôpital Delafontaine, il y a bien eu ce déménagement familial à Paris, tout près, Porte de Clignancourt. Mais lui et ses parents ont conservé leurs habitudes dans sa ville natale. « J’ai gardé un lien fort avec Saint-Denis. Si je suis autant au courant de la cartographie de la ville, c’est que ma mère avait toujours un petit mot, quand je l’accompagnais, pour me raconter que j’étais né à tel endroit, que j’avais grandi à tel autre… » 

Dimitri Milbrun jouant du saxophone.
Description

Dimitri Milbrun est également saxophoniste.

Crédits
© Dimitri Milbrun

Désormais artiste, c’est par sa pratique qu’il maintient ce lien avec Saint-Denis, en répétant aux studios de musique du 6b, et en exerçant comme professeur à l’école d’arts plastiques Gustave-Courbet. « Cette année, il y a un nouveau cours, qui est l’atelier sono-colore. Ça mélange les deux choses que j’aime, les arts plastiques et le son », résume Dimitri Milbrun. Ses élèves, âgés de 6 à 8 ans dans ce cours, découvrent notamment, par la pratique, le fonctionnement des pédales d’effet.  « Un camarade parle dans un micro et un autre qui porte un casque appuie sur la pédale pour comprendre l’effet qu’il vient de mettre sur la voix de son camarade. »

Un autre Dionysien exposé au Palais de Tokyo

Les œuvres de Dimitri Milbrun ne sont pas moins ludiques que son enseignement. C’est aussi cet aspect-là, et son travail au sein de l’école, qui ont intrigué la curatrice Amandine Nana et l’ont poussée à intégrer l’artiste dionysien à l’exposition « Joie Collective – Apprendre à flamboyer ! », au Palais de Tokyo jusqu’au 11 mai. « J’y présente deux pièces : un dessin fait spécialement pour l’exposition et un coloriage participatif. J’ai fait des personnages, et derrière, les visiteurs interviennent directement sur le dessin », explique-t-il.

Au-delà des thématiques qui jonchent ses œuvres – la créolité, l’histoire de la colonisation, le vaudou haïtien – c’est surtout la pratique qui guide le travail de Dimitri Milbrun. Les pratiques, même, puisque musique, sérigraphie et coloriage se mêlent en permanence. De quoi lui trouver quelques points communs avec un autre artiste dionysien, Raphaël Barontini. Lui aussi est mis à l’honneur au Palais de Tokyo jusqu’au 11 mai, avec son exposition « Quelque part dans la nuit, le peuple danse »