Hôtel de ville Saint-Denis

Tant de liens entre Saint-Denis et Pierrefitte

Si Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine célèbrent aujourd’hui leur union, les deux villes nourrissent depuis le Moyen Âge une profonde relation. Les milliers d’années d’histoire qu’elles ont traversées côte à côte, et les millions d’habitantes et habitants qui ont foulé leurs lieux, ont tissé un lien réel et indéfectible. Revue de détail.

Saint-Denis et Pierrefitte sont proches depuis la nuit des temps… ou presque. Au Moyen Âge, l’abbaye de Saint-Denis pose les premiers jalons de la relation entre les deux villes. Saint-Denis devient une abbaye royale sous l’impulsion du roi Dagobert en 630 et le village de Pierrefitte se place alors sous sa suzeraineté jusqu’à la Révolution française. Les terres de Pierrefitte servent de fief vinicole aux moines de l’abbaye de Saint-Denis et ses habitants affluent chaque année à la foire du Lendit, l’une des plus importantes d’Europe sise à Saint-Denis. Drapiers, tanneurs, cordonniers, parcheminiers se mêlent aux cracheurs de feu et autres artistes de rue.
Au cours d’épisodes moins festifs, notamment la guerre de 1870, la butte Pinson qui domine la plaine, est occupée par l’envahisseur prussien. Celui-ci y installe, dès janvier 1871, des batteries d’artillerie qui pilonnent sans relâche Saint-Denis et le fort de la Briche.
L’évolution des infrastructures routières et ferroviaires tisse davantage leur lien. La grande route de Paris qui mène à Saint-Denis est prolongée au 18e siècle jusqu’à l’entrée du village de Pierrefitte. Puis, c’est la création de la RN1, en 1824, qui offre un axe entre Paris et Calais. Celui-ci longe Saint-Denis et traverse Pierrefitte. Le quartier du Petit Pierrefitte, mitoyen de Saint-Denis, en garde les stigmates avec ses ruelles dessinées perpendiculairement à la RN1. Parallèlement, les lignes de chemin de fer se développent en facilitant le transport des marchandises et des citoyens. Aujourd’hui, la ligne du tramway T5 connecte Saint-Denis à Garges-lès-Gonesse via Pierrefitte.

Un pont intellectuel entre les deux communes

Outre leur lien géographique, commercial, militaire, ferroviaire…, les deux communes nourrissent une belle fibre intellectuelle. L’université Paris 8 est érigée à Saint-Denis sur un ancien stade de Pierrefitte et les Archives nationales sont installées à Pierrefitte, à quelques enjambées. Non loin, le nouveau quartier des Tartres, poumon vert de 22 hectares, est en train de sortir de terre, favorisant la biodiversité et le lien social.
Au fil des siècles, le mélange entre les citoyens de Pierrefitte-sur-Seine et de Saint-Denis n’a pas cessé. Au début du 20e siècle, les élèves pierrefittois finissent leur scolarité au lycée Paul-Eluard. Au 21e siècle, des sportifs dionysiens s’entraînent probablement au complexe sportif Roger-Fréville, du nom de l’ancien maire pierrefittois. Ses parents habitaient d’ailleurs à Saint-Denis, comme une nouvelle illustration du cordon ombilical qui subsiste entre les deux foyers municipaux. Peut-être reposent-ils d’ailleurs au cimetière intercommunal des Joncherolles où, depuis longtemps déjà, les âmes dionysiennes et pierrefittoises partagent ce lieu.
 

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